Autour du piano #3 : Art Tatum

Publicité

Antoine Mignon poursuit ses coups de cœur pianistiques et nous parle aujourd'hui de celui qui est par beaucoup considéré comme le plus grand pianiste de jazz, Art Tatum.

**♫ Art Tatum - Tiger Rag (1933) **

Il avait une parfaite maîtrise du clavier, qui rendait jaloux jusqu’aux plus grands virtuoses classiques, Vladimir Horowitz en tête. C’est vrai qu’on a du mal à croire que tout cela est fait avec seulement deux mains. On assiste, médusés, à un vrai festival de technique pianistique avec des changements de pulsation, des grandes cascades de notes, une main gauche que beaucoup aimerait avoir comme main droite, mais il sait toujours rester léger, aérien, et c’est ça qui est le plus impressionnant, c’est que le foisonnement n’est jamais synonyme de lourdeur.
Il faut regarder des vidéos d’Art Tatum : regarder Art tatum jouer du piano c’est prendre le plus beau cours de piano de sa vie. Il faut voir comme il est totalement détendu, aucune crispation, aucun mouvement contre nature, tout est d’une fluidité magistrale. Et puis, surtout, on voit combien il prend plaisir à jouer, à jouer pour les autres, à partager son plaisir pianistique avec un sourire rayonnant, là où tant de pianistes semblent souffrir atrocement. Il joue du piano, plaisir du jeu, il s’amuse.
Quand on parle d’Art Tatum, on parle immédiatement de maîtrise technique. Mais Art Tatum c’est également une sonorité splendide, jamais agressive même dans les moments les plus grisants. Je vous propose maintenant I know that you know, un morceau où on retrouve Art Tatum en trio, avec Tiny Grimes à la guitare et Slam Stewart à la basse.

Publicité

**♫ Art Tatum - I know that you know **
Tiny Grimes, guitare
Slam Stewart, basse, pizz et archet

Art Tatum a également revisité quelques morceaux classiques : une humoresque de Dvořák, une pièce de Massenet. Mais on dispose également d’une bande son amateur, où il reprend à son compte la Valse op. 64 n°2 de Chopin.

**♫ Art Tatum - Valse op. 64 n°2 Chopin **

Toucher de zéphyr et tempo de granit
Swing et vélocité portés jusqu’au zénith
Il conduit, solitaire et palingénésique,
L’hymne que la musique élève à la musique.

** - Jacques Réda**

** Sur le même thème **

L'équipe

pixel