L'UMP veut éclaircir les conditions du financement de la Philharmonie de Paris.

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L'UMP veut éclaircir les conditions du financement de la Philharmonie de Paris.

L'avancée du chantier de la Philharmonie de Paris à la Villette, juste à côté futur ex-Cité de la musique (© PhotoPQR/Le Parisien)
L'avancée du chantier de la Philharmonie de Paris à la Villette, juste à côté futur ex-Cité de la musique (© PhotoPQR/Le Parisien)

Le financement de la future Philharmonie de Paris, actuellement en construction dans le 19e arrondissement de Paris, est dans le collimateur de l'UMP. Les élus parisiens veulent la mise en place d'un contrôle du préfet sur le budget 2014 de la collectivité, au titre que la municipalité aurait "dissimulé" de ses comptes le remboursement de l'emprunt.

Le groupe UMP au Conseil de Paris a annoncé qu'il souhaitait "un contrôle de légalité étendu " du préfet sur le budget 2014 de la collectivité, en raison de la "dissimulation " du coût de la Philharmonie, la grande salle symphonique en construction dans le XIXe arrondissement.

La droite parisienne reproche à l'équipe municipale dirigée par Bertrand Delanoë (PS) d'avoir choisi un montage financier "particulièrement coûteux " pour régler sa part de ce vaste projet Etat-Région-Ville, à savoir 160 millions d'euros (environ la moitié du coût total). En l'occurrence, plutôt que de financer directement en empruntant elle-même, la ville a choisi de se porter garante de l'emprunt contracté par l'association Philharmonie de Paris, à laquelle elle versera à partir de 2014 une subvention annuelle de 15 millions d'euros, selon le montant voté lors du dernier Conseil de Paris mi-décembre.

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Dans son édition de cette semaine (en kiosques exceptionnellement la veille de Noël), le **Canard Enchaîné ** affirme que ce montage se traduit par "une ardoise alourdie de 25 millions d'euros " pour les Parisiens, expliquant que l'association emprunte aux banques avec un taux d'intérêt de 5,2% là où la municipalité l'aurait fait à 3,5%.

Pourquoi la ville agit-elle ainsi ? Dans un communiqué, le groupe UMP appuie la démonstration de l'hebdomadaire satirique et affirme que cela permet à la municipalité de "dissimuler de ses comptes le remboursement d'un engagement de 160 millions ", et donc son endettement réel, à trois mois des élections municipales. Pour l'UMP, le dernier budget adopté "n'est donc pas sincère ". "C'est la raison pour laquelle les élus du groupe ont décidé de le déférer au préfet de Paris, Jean Daubigny, pour qu'il exerce un contrôle de légalité étendu ", ajoute le communiqué.

De son côté, l'équipe de la candidate UMP à la mairie Nathalie Kosciusko-Morizet, évoquant "un engagement pluriannuel pris jusqu'en 2028 " par la ville mais présenté ce mois-ci comme "une subvention exceptionnelle ", a demandé des explications à sa rivale** Anne Hidalgo** (PS). "Truquer des comptes serait-il une nouvelle conception du principe de transparence, sans cesse revendiqué - et visiblement à tort - par Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo ? ", ont interrogé Agnès Evren et Valérie Montandon, deux des porte-parole de NKM.

Coût réévalué, chantier retardé, ouverture prévue repoussée à fin 2014 : ce projet de la Philharmonie, lancé sous la présidence Chirac et soutenu par tous les gouvernements depuis lors, connaît régulièrement des soubresauts. En octobre 2012, une mission sénatoriale s'était étonnée de son "dimensionnement très ambitieux " dans un contexte budgétaire "très contraint ". Le projet dessiné par l'architecte Jean Nouvel comprend une salle de concert de 2.400 places, six salles de répétitions, dix studios, un foyer, une salle polyvalente de 200 places, un lieu d'exposition, trois restaurants.

Avec AFP

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