Erik Satie : 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le compositeur des Gnossiennes

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Erik Satie : 10 (petites) choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le compositeur des Gnossiennes

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Erik Satie, by Picabia © Photo 12 / Contributeur
Erik Satie, by Picabia © Photo 12 / Contributeur

Mentor du groupe des Six, on fête le 17 mai, les 150 ans du compositeur Honfleurais. Voici 10 anecdotes qui lèvent le voile sur la personnalité d’Erik Satie, personnage tourmenté, peu connu du grand public, auteur de nombreuses oeuvres pour piano - dont les fameuses Gnossiennes.

Communiste (bien que finalement peu engagé dans le militantisme), alcoolique (pas vraiment selon les standards de l’époque), Erik Satie, l’homme derrière l’œuvre, reste peu connu du grand public. Et pourtant de son vivant il n’a cessé de côtoyer de nombreux artistes, Picabia, Picasso, Ravel, Stravinsky, Stein, Cocteau, qui lui vouaient une grande admiration.

L’homme demeure insaisissable, tout comme sa musique. « Monsieur le Précurseur » comme se plaisait à l’appeler Debussy, annonce à travers ses partitions la musique surréaliste, ainsi que la musique répétitive.

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Inscrit de force au conservatoire par sa belle-mère

Satie perd sa mère à l’âge de six ans et sa grand-mère paternelle à 12 ans. Son père se remarie à une certaine Eugénie Barnetche, pianiste et compositrice sans grand succès. Eugénie se soucie de l’éducation de son beau-fils et l’inscrit au Conservatoire national. Il y restera sept ans sans spécialement se démarquer grâce à ses talents de pianiste. Une réputation de compositeur antiacadémique qui lui collera à la peau toute sa carrière.

Il demande à faire son service militaire

Anticipant un nouvel échec au conservatoire, il demande à 20 ans de faire son service militaire. Or cette nouvelle vocation ne fera pas long feu puisqu’il s’exposera torse nu dans le froid de l’hiver afin d’attraper une congestion pulmonaire. Tombé délibérément malade, il parvient à se faire réformer en avril 1887.

Pianiste au cabaret de Montmartre, le Chat noir

Chat Noir
Chat Noir

Entre 1899 et 1911, Satie cachetonne au cabaret du Chat Noir, tout en détestant ce métier. Cependant, cette période lui a permis de côtoyer des personnalités phares de la Belle Epoque (Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Patrice Contamine, Guy de Maupassant ). Cette musique a également imprimé une empreinte durable dans la personnalité musicale de Satie.

Il sera par la suite amené à composer pour le music-hall. Durant cette période, il va composer notamment pour la chanteuse Paulette Darty, ce qui va contribuer à diffuser sa musique. Il écrit également Je te veux, Tendrement, La Diva de l’empire, parmi tant d’autres. Cependant, Satie accepte mal ces années de retour au music-hall et assure n’écrire que de « rudes saloperies ».

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Claude Debussy, son plus grand ami

Debussy, Satie, Stravinsky
Debussy, Satie, Stravinsky

Ils se sont rencontrés à l’Auberge du Clou, où Erik Satie est « tapeur à gages » après avoir quitté le Chat Noir. Debussy restera son principal interlocuteur en termes de musique. Si leur entente est excellente au début, elle se détériorera avec le temps, en raison notamment d’une certaine forme de rivalité, ainsi d’un gout prononcé de Satie pour l’autodestruction et pour la misanthropie. « Si je n’avais pas Debussy pour causer des choses un peu au-dessus de ce dont causent les gens vulgaires, je ne vois pas comment je ferais pour exprimer ma pauvre pensée- si je l’exprime encore ».

Un rapport ambivalent avec la religion

Il entrera notamment dans l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix avec Claude Debussy. Cet ordre est fondé par Joséphin Péladan dit le Sâr Péladan, mage auto-proclamé et fondateur de l’ordre esthétique de la Rose-Croix Catholique. Satie y rencontre bon nombre d’artistes et voit dans cette nouvelle organisation l’opportunité de faire connaitre sa musique. En mars 1892, plus de 20 000 visiteurs se pressent à la galerie Durand-Ruel pour visiter le premier salon de peinture de la Rose-Croix qu’il organise et durant lequel il fait jouer les Sonneries de la Rose+ Croix pour harpes et trompettes (seules les versions pianistiques nous sont parvenues).

Par la suite, il abandonnera l’ordre de la Rose-Croix pour fonder sa propre chapelle, l’Eglise métropolitaine d’art de Jésus conducteur, dont il est le « Grand Parcier » (le 15 Octobre 1893). Il voudra en faire un « refuge où la catholicité et les Art qui lui sont indissolublement liés, croitrons et prospéreront à l’abri de toute profanation (…). »

Qu’une seule histoire d’amour...

Suzanne Valadon Painting © Bettmann / Contributeur
Suzanne Valadon Painting © Bettmann / Contributeur

Sa seule maîtresse revendiquée et dont il nota la durée exacte de leur relation (du 14 Janvier au 20 Juin 1893), fut la peintre Suzanne Valadon. Vexations (1893) naitra de cette rupture. Il s’agit là d’un court motif mélodique, que l’interprète est amené à répéter 840 fois, et ce après avoir effectué différents exercices «sérieux » d’immobilisations, selon les indications de Satie sur la partition.

Un grand sens de l’humour

En réaction notamment aux propos de son ami Claude Debussy qui lui aurait conseillé de soigner la forme de ses œuvres, ainsi qu’à son succès récent grâce à Pelléas et Mélisande. Il compose alors Trois morceaux en forme de poire pour piano à quatre mains en 1903.
Cependant, Satie se déchaîne particulièrement entre 1911 et 1914. Très inspiré, il compose par exemple Préludes flasques (pour un chien), Véritables préludes flasques (pour un chien), Embryons desséchés (1913).

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Il reprend une formation à 39 ans

En 1905, Satie reprend le chemin des conservatoires et s’inscrit à la Schola Cantorum afin de se défaire de sa réputation d’autodidacte. Son professeur, Albert Roussel, de trois ans son cadet décèlera dans sa musique une grande virtuosité. Durant ces trois années, il écrira sagement chorals et fugues.

Grand amateur de dessin

Le studio d’Erik Satie recelait de trésors, notamment de petits cartons sur lesquels il se plaisait à dessiner (on en retrouvera environ 4000), de l’annonce immobilière à l’historiette, Satie créait textes et images, inventant de nombreuses histoires invraisemblables, un moyen pour lui de tromper sa solitude.

Il collectionnait les parapluies

Oui. Les parapluies. A sa mort, on découvre son petit studio d’Arcueil dans un incroyable désordre, et plus particulièrement de nombreux mouchoirs entassés et des parapluies encore emballés. Car ce furent deux passions dans la vie de Satie : mouchoirs et parapluies. D’ailleurs, lorsqu’il pleuvait, celui-ci protégeait ledit parapluie sous son veston !

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