Philharmonie de Cologne : le claveciniste iranien Mahan Esfahani hué et sommé de parler en allemand

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Philharmonie de Cologne : le claveciniste iranien Mahan Esfahani hué et sommé de parler en allemand

Le claveciniste, organiste et chef d'orchestre irano-américain Mahan Esfahani (© Bernard Musil/DG)
Le claveciniste, organiste et chef d'orchestre irano-américain Mahan Esfahani (© Bernard Musil/DG)

La prestigieuse Philharmonie de Cologne était en émoi mercredi après qu'un claveciniste d'origine iranienne a été conspué au cours d'un concert pendant lequel il s'est vu intimer de "parler en allemand".

"J'étais choqué et soufflé ", c'est ainsi qu'a réagi** Louwrens Langevoort**, le directeur de la prestigieuse Philharmonie de Cologne à l'issue d'un concert donné dimanche dernier. Le Concerto Köln s'y produisait en compagnie du claveciniste irano-américain Mahan Esfahani.

Au moment où il s'apprêtait à jouer Piano Phases de Steve Reich et alors qu'il prononçait quelques mots en anglais afin de présenter la pièce, un spectateur lui a violemment rétorqué : "Faites-nous le plaisir de parler en allemand ! ".

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Malgré cela, le claveciniste a commencé à jouer, mais a été interrompu quelques minutes plus tard par des sifflets et des cris de spectateurs mécontents. D'autres sont même allés jusqu'à se lever bruyamment afin de quitter la salle, obligeant le musicien à interrompre sa prestation. Mahan Esfahani s'est alors une nouvelle fois adressé à la foule en demandeant : "De quoi avez-vous peur ? " Le calme est finalement revenu et le concert a pu reprendre son cours.

"Il s'agissait de personnes assez âgées qui n'ont témoigné aucun respect pour l'artiste, la musique où les autres spectateurs et ont bruyamment empêché le concert de continuer (...) Nous n'avions jamais vécu quelque chose comme ça depuis que la Philharmonie a été constituée, il y a 30 ans ", a déploré Louwrens Langevoort.

Cet incident est révélateur de la tension qui règne à Cologne depuis le 31 décembre dernier, date d'agressions massives sur des centaines de femmes, commises par des hommes présentés par les autorités comme originaires d'Afrique du Nord. Ces agressions avaient scandalisé l'Allemagne, aux prises avec un flux migratoire sans précédent depuis la Deuxième guerre mondiale : en 2015, ce pays a accueilli 1,1 million de demandeurs d'asile.

Avec AFP

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