La condamnation de Fazil Say annulée

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La condamnation de Fazil Say annulée

Le pianiste turc avait été condamné en 2013 pour insulte à l’Islam

La Cour suprême d’appel turque a annulé la peine de dix mois de prison avec sursis prononcée contre le pianiste turc Fazil Say en 2013. Dans son jugement, elle a invoqué le droit à la libre expression.

Le virtuose à la parole libre, hostile au gouvernement, qui se revendique athée militant avait été condamné en 2013 pour une série de tweets jugés blasphématoires : « Vous dites que des flots de vin coulent au paradis. Est-ce que le paradis est une taverne ? », ou encore « Vous dites qu’il y a au deux houris (femmes vierges) pour chaque croyant. Est-ce que le paradis est un bordel ? ». Il citait alors des vers d’ Omar Khayyam , poète persan du XIe siècle.
La justice avait été saisie par trois particuliers qui s’étaient estimés attaqués par ces propos. Ce jugement avait été annulé une première fois en appel, en raison d’un vice de procédure, avant d’être confirmé à nouveau quelques mois plus tard.

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Un gouvernement accusé de dérive autoritaire

La condamnation du pianiste avait relancé le débat sur la liberté d’expression en Turquie et provoqué de nombreuses critiques contre l’actuel gouvernement islamo-conservateur au pouvoir, accusé notamment de dérive autoritaire. La Commission européenne s’était déclarée « préoccupée » tout en enjoignant Ankara à respecter « pleinement » la liberté d’expression.

Pour Fazil Say, c’est bien le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, qui est à l’origine des poursuites engagées contre lui : « C’est politique tout ça, ils veulent me faire croire en Dieu en me faisant passer un an et demi en prison ». Face à la pression « de plus en plus forte » du gouvernement » et du « *conservatisme religieux * », le musicien a fait part l’année dernière, dans un entretien accordé à un journal turc, de son intention de s’installer au Japon.

Après cette nouvelle décision de la Cour suprême d’appel, le tribunal qui a condamné le pianiste peut désormais définitivement l’acquitter ou décider de le rejuger.

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