Humour ou film d’animation-concert : la musique classique dans les dessins animés

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Humour ou film d’animation-concert : la musique classique dans les dessins animés

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Mickey Mouse dans l'Apprenti Sorcier, sur la musique de Paul Dukas - Extrait de Fantasia, de Walt Disney.
Mickey Mouse dans l'Apprenti Sorcier, sur la musique de Paul Dukas - Extrait de Fantasia, de Walt Disney.

Entre le divertissement des Bugs Bunny et autres Tom et Jerry, et l’ambition du poème dessiné dans Fantasia de Walt Disney, la musique classique a été un thème dominant dans le monde du dessin animé. Panorama en vidéo.

Des années 1930 aux années 1950, puis de manière très décroissante, la musique classique a très souvent été un sujet de prédilection pour les auteurs de dessins animés. Si l’on pense aisément à Fantasia, de Walt Disney (1940), force est de constater qu’il existe un répertoire prolixe de cartoons dont le sujet lui-même est la musique, et ses interprètes.

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Aux Etats-Unis, c’est toute une génération née entre 1930 et 1950 qui a grandi en compagnie de Bugs Bunny, de Mickey, ou encore de Tom and Jerry lorsque ceux-ci se faisaient musiciens, compositeurs, chefs d’orchestre, ou chanteurs. Toute une génération qui a lié intimement le divertissement et la musique en regardant Woody Woodpecker jouer Chopin_, Tom and Jerry_ multiplier les pitreries au Metropolitan Opera de New York pendant une représentation de Carmen de Bizet…

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Le divertissement est un point central du succès de cette thématique, et un vecteur très efficace pour habituer les oreilles du plus grand nombre à la musique. Sans le divertissement, l’accessibilité à la musique par le dessin animé est foncièrement contrariée. En témoigne l’échec, lors de sa sortie en salle, de Fantasia. Voulu comme un « spectacle cinématographico-musical évolutif » par Walt Disney et Leopold Stokowski, Fantasia s’est immédiatement éloigné des canons associant musique et dessin humoristique, comme en témoigne particulièrement Une nuit sur le mont Chauve de Moussorgski.

Alors que la plupart des courts cartoons utilisent des thèmes très connus, et entrainants (Carmen, par exemple, ou un nombre très important de Rhapsodie hongroise n°2 de Liszt), Fantasia proposait l’Ave Maria de Schubert, ou encore la Danse des heures de Ponchielli. D’autres musiques ont aussi été évoquées : la Clair de lune tiré de la Suite bergamasque de Debussy, le Cygne de Tuonela de Sibelius…

Dès les années 1950, la place de la musique classique s’estompe dans les cartoons, à mesure que le Rock entre dans les ménages. Il faut attendre 1999, et la sortie de Fantasia 2000, produit par Roy Edward Disney selon le souhait de son oncle Walt, pour que la musique classique, et la musique classique seule, reprenne une place importante dans un cinéma. Le format de Fantasia 2000 respecte celui de 1940, mais en privilégie les évocations picturales et chromatiques. L’humour y est accentué, et rythme, bien plus que dans la version de 1940, le fil du film. Les évocations poétiques (sur la 5e de Beethoven, ou Les Pins de Rome de Respighi), sont ponctuées de passages divertissants très narratifs (Rhapsody in Blue de Gershwin_, Carnaval des animaux_ de Saint-Saëns…).

Terrifiante pour de nombreux enfants, l’illustration dans Fantasia de l’œuvre Une nuit sur le mont chauve reste un objet très isolé et unique. Jamais un court métrage dessiné ne s’en approcha par la suite.

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